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Les Créonnais au Tournoi de Marmande

Les Créonnais au Tournoi de Marmande

Par Jean-Michel Labourdique

– Pourquoi tu ne mets pas le GPS ? a dit Eliote depuis le siège arrière.
– J’ai horreur qu’on me dicte ma conduite, ai-je répondu. Par contre, lire une carte, c’est tout de suite l’aventure. Tu as trouvé Fourques-sur-Garonne, Leo ?
– Non, a dit mon copilote, empêtré dans les kilomètres-carrés du « Gironde-Lot-et-Garonne » de Michelin, imprudemment dépliés.
– La carte, ai-je dit, foisonne d’informations passionnantes. On peut même y trouver la déclinaison, l’angle qui différencie le nord magnétique du nord géographique. C’est très utile aux marins.
– Pourquoi un navire viendrait-il dans le Lot-et-Garonne ? a dit l’un d’entre nous. Néanmoins, Leo a abandonné la recherche de Fourques pour la recherche de la déclinaison. Nous sommes cependant arrivés à l’heure à Fourques pour un tournoi magnifique.

De leur côté, les passagers du vaisseau spatial hyperconnecté de Pierre sont également arrivés dans les temps. Ainsi que les passagers de la voiture de Wesley, unanimement écœurés par le rap français aux paroles incompréhensibles qui fascine notre président.

Treize !

En comptant l’arbitre, notre copain Fred, nous étions treize ! Mais, sans faute d’orthographe, nous étions également neufs, car la fraternité magique des échecs nous rajeunissait. Et chaque ancien se sentait aussi adolescent que les collégiens qu’il accompagnait.

À la ronde 1, la dernière partie à finir fut celle de Maxime et Leo, avec un combat final d’une Dame contre deux Tours. La victoire revint à Maxime.

À la ronde 2, Emma a clôturé sa Sicilienne par une traque du Roi blanc qui s’est achevée par la mort du monarque au centre de l’échiquier. Pendant ce temps, Maxime, tout en exécutant Pierre, notait tranquillement ses coups, en partie rapide ! Gauthier, de son côté, a joué la variante Tarrasch de la Française, qui lui a donné la victoire.

À la ronde 3, Eliote a obtenu la nulle après une jolie Est-Indienne. Nulle aussi pour Wesley, face à Jean-Philippe, par triple répétition de la position.

À la pause de midi, Wesley a dit « trop de pâté tue le pâté », en mordant dans son sandwich. Emma a fait l’éloge des bergers australiens. Leo a prêté sa béquille pour récupérer le frisbee qui était sur le toit.

À la ronde 4, Leo a battu Luther en finale. Un petit pion de plus a fait la différence. Emma a placé un magnifique Cavalier-pieuvre en e4. Gauthier a accepté le gambit sur une Viennoise : Victoire !

À la ronde 5, Maxime a bien maîtrisé des échanges qui lui ont permis d’aborder la finale avec des pions invincibles.

Après la ronde 6, nous nous sommes tous regroupés au bord du canal latéral à la Garonne, où nous avons vu passer une énorme péniche, qui justifiait à elle seule l’existence de la déclinaison sur la carte du Lot-et-Garonne.

– C’est beau, l’eau qui coule, a dit Wesley, qui avait absolument besoin de faire le vide.

Retenons, à la ronde 7, la belle victoire de Luther, le roi de la fourchette, face à Eliote.

Le bilan

Wesley, vainqueur du tournoi !
Maxime, qui a battu de gros Elos, médaille de bronze !
Emma, meilleure féminine !

Quelques Créonnais heureux de leur journée !

Gauthier, pour terminer, a fait un bilan personnel que nous pouvons tous adopter, je crois : « Je suis déçu et content. Déçu par mes étourderies, content de mes belles parties ! » Il a raison.

À bientôt, les futurs Carlsen !Mangez des pâtes !

Quelques Créonnais heureux de leur journée !

Jean-Michel Labourdique

3e Rapide de l’Échiquier Marmandais – Dimanche 18 mai 2025

Fiche du tournoiClassementGrille américaine

Le « Je » de la Dame

Le « Je » de la Dame

– Sacré tournoi, commenta Denis, en revenant au parking après la remise des prix.

– Ouaip, répondit laconiquement Laurent, dit « la Gattègne ».

Mes deux copains de l’Aviron Bayonnais, que j’héberge pendant l’Open de Saint-Macaire, ont raison. Sacré tournoi. Certainement le seul en France, où l’organisateur, notre ami Tristan, prend le temps entre deux rondes d’improviser, pour les joueurs d’échecs amoureux d’histoire et de géographie, la visite pédestre de sa petite ville magnifique. Le seul en France où les joueurs peuvent se régaler à la buvette des fameuses « tartes aux pommes ». Le seul enfin où les toilettes sont si rares, mais l’ambiance si cordiale, qu’on devise chaleureusement en faisant la queue, comme des supporters de rugby au guichet du stade… Bernard Dubertrand, de l’Échiquier Montois, a mis 46 minutes pour parcourir les deux étages qui mènent à la salle de jeu. À part quelques exceptions, les joueurs d’ échecs sont des orateurs, et chaque marche d’escalier leur est une tribune.

Je ne veux pas distinguer, au dernier soir de ces trois jours de compétition, qui furent les gagnants et les perdants. Tout le monde a gagné, car tout le monde a participé à cette belle fête de l’amitié. D’abord tous les joueurs copains du club : Loïc, Wesley, Fabrice, Maxime, Jean-Philippe, Quentin, Luther, Sylvain et Samuel, ainsi que leurs parents. Et tous ceux que la fraternité du sport nous a permis de connaître, telle Marie-Angélique Roselle, et tous ceux qui viendront jouer bientôt en compétition, tel Roger qui est venu à la remise des prix ! Et tous ceux qui auraient dû être là , comme Emma, mais on lui pardonne car le basket aussi est un sport magnifique.

En conclusion, je conterai une anecdote de ma jeunesse. Ma bande de copains avait proposé au patron du « Koskera », pendant les fêtes de Bayonne, de l’aider à monter sa terrasse. Le parasol gigantesque dont s’occupait Gilles s’était effondré dans une avalanche de vaisselle et de vin rouge. « Je suis désolé, je ne suis pas un manuel », avait dit Gilles debout au milieu du désastre, avec le ton que John Wayne utilise quand il affirme à Lee Marvin : « c’était mon steak, Valance ».

Un long silence se fit. Puis le patron, une louche de haricots tarbais à la main, répondit à Gilles : « Comme tu n’as pas une tête d’intellectuel, je me demande qui tu es ! ».

Il mettait le doigt sur une question primordiale, qui taraude l’humanité depuis la grotte de Lascaux. Qui suis-je ?

C’est la question que Beth Harmon, une ex-petite fille jetée dans un orphelinat par le hasard d’un accident de la route, essaie de résoudre grâce au jeu d’échecs, ce jeu où le hasard n’intervient pas.
Le « Je » de la Dame.
Et nous, futurs Carlsen, comme la championne du célèbre roman de Tavis, avec beaucoup d’amitié et de gaieté, nous nous tenons debout dans un monde de parasols effondrés.

À la question « Qui suis-je ? », nous savons quoi répondre : Nous sommes les meilleurs copains du monde.

À bientôt, les futurs Carlsen ! Mangez des pâtes !

Jean-Michel Labourdique

Open de Pâques de Saint-Macaire, du 19 au 21 avril 2025

Fiche du tournoiClassement

Soyons Rugby !

Soyons Rugby !

« Quand l’équipe de Perpignan
S’en va jouer à Montauban
Elle l’emporte c’est évident
Sur l’équipe de Montauban… »

Cette merveilleuse chanson des Frères Jacques peut être comprise comme une joyeuse ballade bien anodine. Elle peut être aussi entendue comme un hymne à la fraternité du sport qui tisse, à travers tous les Perpignan et les Montauban du monde, les liens de l’amitié.

Hier, nous rencontrions nos amis de Tresses, nos Perpignanais à nous et, comme le disait Corneille dans Horace, nous ne sommes qu’un sang et qu’un peuple en deux villes. Le peuple des pousseurs de bois ! Mais, copains ou pas, ça allait barder !

Aux échiquier 1 et 2, José et Jean-Guy ont terrassé Jean-Luc et Clément. Aux échiquiers 3 et 4, en compagnie de Samuel, je m’inclinais devant Victor et Octave. Faute de joueur disponible, notre échiquier 5 est resté vide. Mais ce furent quatre belles parties !

En guise de conclusion à cette saison, je proposerai au lecteur une anecdote de ma jeunesse.

Un soir d’été caniculaire, dans une pampa surchauffée, une troupe de théâtre donnait Macbeth en plein air.

L’orage, dantesque, éclata au moment où l’usurpateur, abandonné de tous, entamait son duel contre le prince d’Écosse. Les acteurs, héroïques, voulurent finir la pièce au milieu des éclairs qui pulvérisaient la sono. Alors les spectateurs décidèrent de ne pas laisser les comédiens seuls, et restèrent en tongs au milieu des flaques d’eau et des gigawatt-heures qui dégringolaient du ciel.

Quand Jupiter alla se faire entendre ailleurs, nous nous rassemblâmes. Tous les yeux étaient mouillés, pas seulement à cause du déluge, et personne n’était capable de faire des phrases trop longues.

– Vous avez Dieu comme metteur en scène, dit mon collègue Pascal.
– Ouaip, sans doute, répondit Macbeth en allumant une cigarette.
– C’est comme ça, résuma pensivement un garde du château.
– Vous nous offrez un café ? demandais-je.
– La cafetière a disjoncté, comme tout le reste, a dit Lady Macbeth dans le noir. Mais il doit rester de l’orangeade au bar.

Cette orangeade partagée dans une obscurité totale fut aussi euphorisante qu’un alcool fort.

Je ressens aujourd’hui, à la fin de cette longue saison de compétition interclubs en division Régionale, la même euphorie. Je suis attablé derrière la même orangeade, et je repense à toutes nos parties, aussi terrorisantes que les sorcières des landes d’Écosse, mais toutes exaltantes. Merci aux joueurs, si talentueux et sympathiques, et surtout, merci aux parents pour leur gentillesse et leur énergie !

À bientôt, les futurs Carlsen ! Mangez des pâtes !

Jean-Michel Labourdique
Capitaine de l’équipe Échiquier Créonnais 5

Rencontre du 30/03/2025, Nouvelle-Aquitaine Régionale 1, Groupe 7 :
Échiquier Créonnais 5 – Échiquier Tressois 4 : 2-3

Classement final du Groupe 6

Classement final du Groupe 7

Les Championnats Scolaires d’échecs 2025 de l’Académie de Bordeaux au Lycée de Créon

Les Championnats Scolaires d’échecs 2025 de l’Académie de Bordeaux au Lycée de Créon

La Ligue Nouvelle Aquitaine des Échecs et l’Échiquier Club Créonnais ont organisé les Championnats Scolaires d’Échecs de l’Académie de Bordeaux le 22 mars 2025 au Lycée Robert Badinter de Créon.

Ce superbe établissement flambant neuf a offert ses espaces généreux, chaleureux et baignés de lumière naturelle le temps d’une journée aux 29 équipes engagées (18 écoles et 11 collèges), représentant environ 280 jeunes joueurs, à leurs accompagnants, aux organisateurs et arbitres.

La compétition a été orchestrée par Pierre Lapeyre, arbitre principal, aidé d’une quinzaines d’arbitres assistants.

Une équipe constituée de huit joueurs et joueuses du collège François Mitterrand de Créon participait au Championnat des Collèges

Résultats de la Ronde 1

Résultats de la Ronde 2

Résultats de la Ronde 3

Résultats de la Ronde 4

Résultats de la Ronde 5

L’équipe du Collège François Mitterrand de Créon termine à la troisième place

Classement final des collèges

Championnat des Écoles

Tous les résultats individuels du Championnat des Ecoles sont publiés sur le site de la Fédération Française des Échecs.

Classement final des écoles

Remerciements

Un grand merci à
Vincent Gorse, Proviseur du Lycée Robert Badinter de Créon,
Pierre Lapeyre, arbitre Fédéral Élite 2,
Tristan Roselle, Président de la Ligue Nouvelle Aquitaine des Échecs,
la Ville de Créon,
Wesley Lauron, Président de l’Échiquier Club Créonnais,
ainsi qu’à tous les fidèles bénévoles du Club qui ont permis l’organisation de cette compétition.

Un vrai champion

Un vrai champion

Je prends mon café en écoutant la radio. La journaliste interroge Denis Van Weynbergh, le dernier concurrent du Vendée Globe, arrivé hors délais après 118 jours de mer, épuisé, mais heureux. Il accueille la jeune femme sur son bateau.

– Asseyez-vous sur le truc qui sert à régler la voilure, propose aimablement le champion belge.

– Le winch, précise la journaliste, légèrement inquiète.

– Ouaip, le winch, acquiesce M. Van Weynbergh, débonnaire. Donc, j’ai perdu la corde qui retenait la grand-voile à hauteur des Açores.

– La drisse, corrige la journaliste, de plus en plus inquiète.

–  Ouaip, la drisse.

M. Van Weynbergh est un dernier, mais certainement pas un perdant. Quel champion ! Tous les voileux se souviendront de ce dernier-là qui, de fatigue, a perdu son vocabulaire, mais certainement pas l’honneur de s’être battu jusqu’au bout !

Aux échecs, c’est la même chose. Il faut se battre jusqu’au bout. Contre l’ASPOM, ce dimanche, la défaite a été parfois au rendez-vous pour les joueurs de Créon 5, mais personne n’a abdiqué. Quelques exemples :

À l’échiquier 5, Baptiste a joué sa première partie en Régionale. Il a joué un gambit audacieux, qui malheureusement a échoué. Mais, courage, Baptiste ! Tu t’es bien battu, et tu as donné du fil à retordre à ton adversaire !

À l’échiquier 4, Mattheo a affronté une Défense française. Eh bien, pour son premier match en Régionale (lui aussi !), Mattheo a bien résisté. Mais les échanges se sont faits au détriment de sa structure de pions. Et son roi a vite manqué d’abri sûr.

À l’échiquier 3, Samuel a bien répondu à un Système de Londres, et sa défense était astucieuse. Son début de partie, impeccable, a été mal récompensé.

À l’échiquier 2, Eliotte a fait lui aussi un début de partie à la fois classique et malin. De nous tous, il est celui qui a combattu le plus longtemps. Sa défaite a tenu à peu de choses.

Enfin, à l’échiquier 1, la Sicilienne que j’avais pourtant peaufinée ne m’a apporté qu’un match nul. Bon, ça ira mieux demain.

En guise de conclusion, j’invite le lecteur à imaginer l’interview de Wesley, l’inventeur de la Pseudo-Rossolimo, au lendemain du Tournoi des Candidats, qu’il disputera certainement très vite :

– Donc, après e4, j’ai joué c5, une… cette île au sud de l’Italie ?

– La Sicile ?

– Ouaip, une Sicilienne. Et là, il faut vite sortir… euh,la pièce qui va en diagonale ?

– Le Fou ?

– Ouaip.

À bientôt, les futurs Carlsen ! Mangez des pâtes !

Jean-Michel Labourdique