Si la Garonne avait voulu

Si la Garonne avait voulu

Si la Garonne avait voulu,
Lanturlu !
Quand elle sortit de sa source,
Diriger autrement sa course,
Et vers le Midi s’épancher,
Qui donc eût pu l’en empêcher ?
Tranchant vallon, plaine et montagne,
Si la Garonne avait voulu,
Lanturlu !
Elle aurait arrosé l’Espagne […]

Gustave Nadaud

Dans cette poésie délicieuse de Gustave Nadaud*, la Garonne, joyeuse et aussi espiègle que la Tour Eiffel dans une chanson de Trenet, part au sud, à l’est, au nord, multiplie les frasques, saute la Seine à pieds joints, ivre du bonheur d’avoir le choix.

Nous étions tous dans l’état d’esprit de la Garonne au moment où l’arbitre a dit : « Serrez-vous la main ! » Tout était possible, et on allait voir ce qu’on allait voir.

À l’échiquier 1, Maylis a choisi une défense écossaise très solide. Elle est arrivée avec deux pions d’avance en finale, et la messe était dite.
1-0.

À l’échiquier 2, la partie italienne de Liam, qui sortait d’un très beau tournoi à Libourne, a eu moins de réussite. Mais c’était serré !
1-1.

À l’échiquier 3, Olivier, comme Liam, a vécu une partie disputée, avec des pièces légères rapidement échangées. Il a mieux occupé le centre que son adversaire et a finalement gagné.
2-1.

À l’échiquier 4, Gauthier a affronté un adversaire très offensif, qui a rapidement sacrifié un pion du centre pour avoir de l’activité.
2-2.

Enfin, au dernier échiquier, j’ai réussi à arriver en finale avec une belle Tour sur une colonne ouverte.
3-2.

Pour conclure, je rappellerai une anecdote. Un navigateur solitaire affirmait que, quand la mer était grosse, pour sentir véritablement la beauté de l’instant, il fallait bien choisir sa musique. Le grand vacarme wagnérien, disait-il, ne tenait pas la route dans un ouragan. Au contraire, la voix humaine, féminine, infiniment fragile, s’imposait. Il écoutait alors l’air de Barberine, au dernier acte des Noces de Figaro de Mozart.
C’est un refrain pour tout joueur d’échecs qui analyse sa partie après une défaite. Les paroles disent** : « Je l’ai perdue. Quel imbécile je suis ! Je l’ai perdue. Mais comment j’ai fait pour la perdre ? Mais quel imbécile ! » Etc, etc, etc.

Donc, les futurs Carlsen, en cas de défaite, ne vous inquiétez pas ! Tout le monde perd, et ça donne parfois de très beaux airs d’opéra.

Mangez des pâtes !

Jean-Michel Labourdique
Capitaine de l’équipe Créon 3

Rencontre du 12/11/2023, Régionale, Groupe Nouvelle-Aquitaine 4 :
Créon 3 – AGJA Échiquier d’Aquitaine 5 : 3-2


Prochaine rencontre

La prochaine rencontre de l’équipe Créon 3, dans le Championnat Interclubs de Régionale du Groupe Nouvelle-Aquitaine 4, aura lieu le dimanche 26 novembre 2023 à Marmande. L’équipe Créon 3 sera opposée à celle de Marmande.


* Gustave Nadeau, La Garonne, chanson à dire publiée dans Chansons nouvelles, Paris E. Plon, 1876.

** Paroles originales « Je l’ai perdue… pauvre de moi… Ah, qui sait où est-ce qu’elle peut bien être ? Je ne la trouve pas… » traduite de l’italien « L’ho perduta… me meschina… ah, chi sa dove sarà? Non la trovo… « , extraites de la célèbre Cavatine « L’ho perduta, me meschina » de Barberina, dans l’opéra bouffe en 4 actes Le Nozze di Figaro de Wolfgang Amadeus Mozart, sur un livret en italien de Lorenzo da Ponte, inspiré de la comédie de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro.


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